A complete unknown - Un Parfait Inconnu

On a vu « A complete unknown » (Un parfait inconnu), formule extraite de « Like a rolling stone » : « Like a complete unknown, like a rolling stone », sans doute l’une des chansons les plus connues de Bob Dylan.

Un film à voir, plus qu’un autre, absolument en VO, pour goûter le travail de réinterprétation fait par Timothée Chalamet, qui ne tente pas d’être Bob Dylan, mais qui en propose une version assez emballante. (Le choix d’une icône actuelle reste malin, pour amener les plus jeunes à découvrir un chanteur que probablement, ils ne connaissent pas). Dans le sens où on ne sort pas bluffée par la performance, mais séduite par son interprétation, où il incarne tout en restant lui-même. On ne se dit pas « C’EST Bob Dylan », on se dit « C’est UN Bob Dylan ». Chalamet a chopé la voix, parlée ET chantée (et c’est pas mauvais du tout), il s’empare des guitares de manière assez convaincante. Convaincante aussi, sa démarche, ses yeux baissés et ternes, la rareté de ses sourires, même si Chalamet est beaucoup plus mignon que Dylan.

Côté interprétation, on a donc droit à un beau travail, le sien en tête, mais aussi celui de Elle Fanning (Somewhere, The Great…) et sa bouille rose ; de Monica Barbaro, qui compose une Joan Baez un peu plus jolie (trop peut-être) que l’originale, et surtout Edward Norton, recréant un Pete Seeger attachant, garant des valeurs de la Folk.
Du côté des images, on se laisse aller dans une version esthétisée et agréable des années 60 à Greenwich Village, teintée d’un brin de mélancolie, et on plonge dans cette histoire bien racontée, celle de ce parfait inconnu venu du Minnesota, et qui, à 19 ans, en quelques mois, devient l’une des plus grandes figures du folk puis du rock américain. Bonnes rencontres, reconnaissance, démarrage d’une carrière, l’histoire file, comme un conte de fées, on la suit avec plaisir comme on se plonge dans un roman.