Je m’appelle Juliane, j’ai 22 ans et j’ai réalisé un volontariat dans le cadre du Corps Européen de Solidarité.
J’ai donc passé 11mois au sein des locaux de Lužánky, středisko volného času, un centre social dans la ville de Brno.
Le projet : Lužánky, avant d’être une structure de coordination pour les CES, est avant tout un Centre du temps libre. Le plus vieux de République tchèque. Il compte 13 branches qui se répartissent dans divers lieux de la ville de Brno. Chaque branche propose différentes activités pour les enfants (pendant le temps périscolaire et les vacances) ainsi que pour les adultes. J’effectuais mon CES au sein du bâtiment principal, situé dans le parc de Lužánky. Plus spécialement, je travaillais au sein du département des arts afin d’assister mes collègues pour la préparation et la réalisation des cours. Nous réalisions aussi des expositions, des évènements et des ateliers plus spécifiques. Les trois collègues avec lesquelles je travaillais majoritairement se nomment Nad’a, Ilona et Andrea (ma tutrice). Elles me laissaient beaucoup de libertés et de place pour entreprendre des projets, j’ai donc petit à petit été plus investie et autonome dans la tenue des classes. Elles comptaient aussi sur moi pour effectuer un atelier pour les autres volontaires de Lužánky. Il y en a eu au final deux. J’ai aussi été de plus en plus sollicité pour la création de supports visuels ce qui m’a beaucoup plu.
En dehors de ce projet principal au sein du département des arts, j’ai aussi été amenée comme les 11 autres volontaires de Lužánky, à promouvoir le CES lors de différents évènements (salons, festivals, au sein de lycées, …).
La vie de tous les jours : Je vivais à Brno, la seconde plus grande ville de République tchèque. Il s’agit d’une ville de 350 000 habitants, très active, notamment en ce qui concerne la culture. Elle compte aussi deux universités réputées qui en font une ville étudiante importante, notamment pour les étudiants Erasmus. Son emplacement géographique est aussi très intéressant puisqu’elle est située au sud du pays, plus proche de l’Autriche, de la Slovaquie et de la Pologne que Prague. Elle est aussi la capitale de la Moravie, une belle région qui comporte de nombreuses villes et traditions classées au patrimoine mondiale de l’UNESCO.
Je vivais dans une petite maison dans la cour de notre logeuse. Je partageais l’espace avec une autre volontaire française. Nous partagions aussi l’espace de la chambre ce qui n’a pas été facile pour moi car je trouvais important d’avoir un espace, même très petit, qui soit mien. Sa localisation était idéale car proche de nos lieux de travail, du centre et en même temps de la nature environnante (une petite rivière et un forêt dense).
La grande majorité des gens avec qui j’ai développé des relations fortes cette année, je les ai rencontrées grâce au CES (à Lužánky, mais pas uniquement). Nous étions déjà un grand groupe à Brno mais nous avons aussi pu rencontrer d’autres volontaires. J’ai découvert beaucoup de personnes incroyables dans cet entourage au départ « imposé ». Notre organisation d’accueil prend fort soin de ses volontaires, les mentors sont très investis pour nous faire découvrir la ville et ses environs. Au fil d’autres découvertes et de la volonté d’agir en fonction de mes valeurs (principalement en matière d’écologie) j’ai aussi rencontré d’autres belles personnes.
Mon temps se partageait entre mon projet CES au sein du département des arts (auquel j’accordais beaucoup de temps et d’énergie), les sorties avec mes amis, les découvertes culturelles et les voyages en République tchèque et ailleurs… Mais aussi un peu de création personnelle, mais pas autant que je l’aurais souhaité !
Les temps forts : Il m’est difficile de choisir seulement 3 temps forts tant cette année a été riche … Je vais tâcher de raconter néanmoins trois moments, liés intimement au CES et aillant eu lieu en République tchèque
Tábor. Les camps d’été sont chers aux tchèques. En règle générale, tout temps passé dans leur précieuses forêts l’est. Nous avons donc pris le train depuis Brno jusqu’à Lovosice avec un groupe de 30 enfants et jeunes. Nous sommes montés dans un bus, puis avons marché sur deux kilomètres pour arriver au charmant lieu qui allait nous accueillir pour deux semaines. Pendant tout ce temps, j’ai pris en charge un petit groupe d’ados et réalisé des activités artistiques avec elles. Ce camp a amplifié ma confiance en termes d’animation. C’était aussi un temps calme, tranchant avec la frénésie des mois précédents, dans un petit havre de paix et avec des gens que j’apprécie beaucoup et que j’ai eu plaisir à voir dans un autre contexte. La relation avec les enfants était aussi différente que lors des cours hebdomadaires. Cerise sur le gâteau, presque tous les soirs, j’ai pu dormir à la belle étoile sous un ciel bien garni.
South Moravia knows no borders. Il s’agit d’un partenariat qui fait partie intégrante du projet de l’organisme d’accueil qu’est Lužánky. Nous étions amenés à passer du temps dans d’autres petites villes de Moravie du Sud qui souhaiteraient accueillir à leur tour des volontaires. Avec un autre volontaire et ami, nous avons donc passé une semaine à Kyjov, au Sud de Brno. Ce temps nous a appris à lâcher prise sur la situation. Du fait de la langue (à Brno il est très facile de parler uniquement anglais, ailleurs la tâche est plus ardue), nous ne comprenions pas vraiment quel serait le programme de la semaine. Nous nous sommes donc laissés balloter entre les différents lieux, les différentes personnes. Nous avons découvert des personnes incroyables, ouvertes et généreuses, quelques soit leur âge ou leur expérience. Les tchèques sont réputés (et se définissent souvent eux-mêmes) pour être froids et distants. Cette expérience atomisait cette idée reçue et celle-ci n’a cessé d’être estompée au fil de l’année. Nous avons promu le CES dans des lycées, découverts des lieux comme un centre du temps libre, une maison de retraite et d’accueil de personnes handicapées, un centre d’accueil pour femmes battues et un centre de réhabilitation pour personnes aillant eu des problèmes avec l’alcool ou la drogue. Encore une fois, ce temps court a été rythmé d’expériences aussi touchantes qu’hétéroclites
Creating roots. Cette année, j’ai beaucoup appris en ce qui concerne les techniques de gravure. J’ai commencé un travail de terta gravure (gravure sur tetra pack) qui a été sélectionné pour une exposition dans la Galerie Schrott à Brno. Le fait d’être reconnue et exposée a été très valorisant pour moi. Pendant le vernissage de l’exposition, beaucoup de gens auxquels je tiens sont venus me voir. Deux groupes d’élèves ont aussi fait la visite. Suite à cette exposition, j’ai beaucoup travaillé avec mes d’élèves autour de cette technique de la tetra gravure, ce qui a inscrit cette exposition dans la continuité de mon rôle de volontaire.
Mais au cours de cette année j’ai aussi eu la chance de voyager au sein de pays que je ne pensais pas visiter de ci-tôt (Italie, Maroc, Bulgarie, Grèce et Turquie). J’ai passé un nouvel an international, sous les lumières des feux d’artifice. J’assisté à des concerts émouvants aux larmes ou dansant à en perdre la tête. Avec Laura, volontaire espagnole, nous avons créé un jeu de cartes qui sera dans les prochaines années distribué aux volontaires par l’Agence Nationale tchèque. Mais j’ai aussi eu la chance de célébrer halloween dans une maison du 16ème siècle au doux nom d’« enfer » (peklo) !
Si j’avais un conseil à donner ça serait : Choisissiez bien le lieu où vous désirez faire votre CES pour qu’il vous convienne au mieux (projet, lieu, groupe de volontaires, … ). Cela a été mon cas mais j’ai entendu des histoires plus mouvementées …
Si je devais résumer mon CES en une phrase ça serait : Une année foisonnante, humainement puissante, qui ouvre beaucoup de portes. L’étape suivante consistant à choisir laquelle emprunter (du moins dans un premier temps).
Si vous aussi vous souhaitez réaliser un volontariat dans le cadre du Corps Européen de Solidarité, contactez nous à l’adresse : sve@bij-lorient.org